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Le site de l'Atelier Castro Denissof Casi qui présente divers projets dont celui du grand Paris, mais aussi d'autres comme celui des trois rivières à StainEn associant des bâtiments contemporains à la poésie des venelles et des jardinets, Roland Castro réenchante la zone pavillonnaire.

Roland Castro, architecte bien connu, s'amuse avec des cubes. A Stains, en Seine-Saint-Denis, il a renversé sa boîte de jeux pour bâtir un coin charmant. Des cubes beiges, dont certains ont une face d'un bel ocre jaune ou rouge. Tiens ! un bleu s'est glissé dans le tas. Ces rectangles de tailles variées forment un petit quartier d'habitations en bordure du parc de La Courneuve. Un «concept de maisons superposées qui permet une appropriation individuelle de chaque logement dans un habitat collectif». Le long d'allées fermées, les maisons sont organisées en « villas » dont les noms font rêver : Ouessant, Bali, Santorin ou Fidji. Autour se déploie un réseau de vraies rues, de venelles plantées de rosiers ou de lavande, de placettes où les enfants font du vélo et de pelouses accueillantes. Il fait bon s'y promener. Une cheminée, vestige d'une usine, rappelle le passé industriel de l'endroit. Au fait, où sont les trois rivières ? Il n'y a qu'un fossé inondable : décevant...

C'est de l'architecture contemporaine, et tant mieux. Roland Castro ne donne pas dans la nostalgie mièvre, même si on décèle une inspiration années 30 dans le jeu des verticales et des horizontales. Mais l'architecte militant a su incorporer à son style moderniste toute une poésie de la banlieue : les pavillons de bric et de broc, le mélange des matériaux et des formes (des briques de différentes couleurs, des fenêtres à un ou deux battants), les recoins, les jardinets... Et il a su faire varier les effets : d'une atmosphère bucolique à une ambiance plus urbaine, plus austère. On s'attend presque à tomber sur la villa Arpel du film Mon oncle, de Jacques Tati. Le quartier, auquel il manque quand même quelques commerces, fait écho au centre-ville de Stains, une toute mignonne cité-jardin des années 20-30.

La réussite des Trois-Rivières est d'autant plus remarquable qu'elle associe un promoteur privé, Nexity Apollonia, à une mairie communiste. C'est formidable ce qu'il tricote en banlieue, Roland Castro, avec Sophie Denissof et Silvia Casi. Ils ont remis ça à Bobigny, pas très loin de là. Et ils ont en projet un éco-quartier à Limeil-Brévannes, au sud-est de Paris.